Hubert Jan, restaurateur par passion

mercredi 30 décembre Ouest-France

2009 Hubert Jan, dans son établissement, à Beg-Meil. « Je fais un métier passion... » Béatrice Le Grand

A Beg-Meil, son village, sa haute silhouette est synonyme de convivialité. Mais l'homme est aussi un militant.

Profil 1958.

Naissance à Quimper.

1983. Prend la tête de l'hôtel de Bretagne, à Beg-Meil (Fouesnant)

2002. Président du syndicat départemental d'hôtellerie.

« Mon métier, c'est un sacerdoce. Mais jamais un fardeau. » Parole d'Hubert. Hubert Jan pour l'état-civil. « Chez Hubert » pour les gourmands. On le croit volontiers quand on voit la passion qui l'anime. Et c'est tant mieux pour lui. Car avait-il vraiment le choix ? Une maman qui décède alors qu'il n'a que treize ans. Une succession familiale à assurer pour conserver l'hôtel-restaurant-bistrot. Après un bac, un BTS et l'école hôtelière de Bordeaux, le jeune homme se retrouve à la tête de l'entreprise alors qu'il n'a que 25 ans.

Hubert s'affirme dans son métier. Et, en même temps, s'engage dans l'action syndicale professionnelle. Le besoin d'échanger, d'apprendre. De lutter aussi. En 1995, il défile sur les Champs de Mars à Paris pour revendiquer la TVA à 5,5 %. Vont suivre 15 années de combat qui aboutiront cette année. « Dans les trois jours qui ont suivi l'annonce, j'ai eu un coup de blues. » Ses clients le félicitent. Des collègues ne se rendent pas tous compte des possibilités que cela leur donne.

Et maintenant ? « Donnons un peu de temps à nos petites entreprises pour s'adapter ! » Et, pour Hubert Jan, un nouveau défi, la formation des jeunes. Avec sa « famille » de la Fédération nationale de la restauration française, il pense déjà à l'avenir. « Le doute m'habite tout le temps. On se pose des questions quand la salle n'est pas remplie. »

Ce doute salutaire pousse le restaurateur et le militant à aller de l'avant. « Je fais un métier passion. J'apprends tous les jours. Le ras-le-bol, je ne connais pas ! »

Jean-Pierre LE CARROU.

Les Palmes académiques à Hubert Jan, restaurateur formateur

Hubert Jan a été décoré du ruban violet pour son engagement dans la formation professionnelle.


Mardi 8 avril 2003 au soir, les Palmes académiques, reconnaissance rare et prestigieuse ont été remises à Hubert Jan en récompense à sa très grande implication, depuis plus de vingt ans, dans la formation professionnelle.
C'est entouré de tous les partenaires de la formation du département et de la région, des membres du conseil d'administration de l'UMIH 29 et des centres de formation du département qu'Hubert Jan, 45 ans, restaurateur à Beg-Meil, a reçu des mains de Jean-Louis Robert, l'inspecteur d'académie, les Palmes académiques.
Depuis plus de vingt ans, Hubert Jan consacre bénévolement une grande partie de son temps à son rôle de conseiller de l'enseignement technologique (CET). A ce titre, il préside les jurys d'examen, participe à l'élaboration des sujets d'examen, corrige les copies et met tout en œuvre pour que sa profession soit toujours représentée. Outre cette forte implication dans la formation professionnelle, Hubert est également porteur du projet « ambassadeurs métiers » et président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (UMIH 29).
A travers ces nombreuses actions à différents niveaux, Hubert Jan participe au rapprochement des entreprises et des écoles. Comme l'explique l'inspecteur d'académie, « l'entreprise a besoin de l'école et l'école a besoin de l'entreprise, Hubert, tu as été un acteur de ce rapprochement ».
Roger Le Goff, maire, a, lui aussi, salué l'implication d'Hubert Jan et dit sa fierté pour la commune de l'avoir à ses côtés.
C'est avec un grand plaisir qu'Hubert Jan a reçu cette récompense très personnelle qui, loin de marquer un aboutissement, ne fait que l'encourager dans sa démarche.

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L'UMIH FINISTÈRE A LE VENT EN POUPE

En déménageant les locaux, le président de l'Umih 29, Hubert Jan, a cherché une meilleure visibilité et à accentuer le dialogue avec les adhérents. Le point avec lui sur son syndicat et les difficultés du terrain.

Le syndicat d'Hubert Jan tient promesse. Le Finistère continue d'étoffer ses rangs.

Réélu en mars 2005 pour un 2e mandat de 3 ans, le président de l'Umih 29 continue de travailler à une meilleure visibilité du syndicat finistérien. Il y a eu bien sûr le déménagement des locaux dans un lieu plus fonctionnel, offrant pas loin de 200 m2 de surface. "Nous avons désormais une salle de réunion digne de ce nom, et le site est davantage ouvert sur les adhérents. C'est quelque chose à laquelle je tenais beaucoup", explique Hubert Jan. Autre motif de satisfaction pour cet élu départemental : l'inauguration a été marquée par la présence du président national de l'Umih, André Daguin, venu tout spécialement de Paris. Les objectifs d'Hubert Jan sont aussi d'apporter un maximum de réponses en matière sociale. 2 thèmes récurrents parmi ses adhérents : le contrat de travail et la modulation du temps de travail, dû à une activité de plus en plus saisonnière. "Même si les 2/3 des entreprises n'ont pas ce statut, leur activité est aujourd'hui bel et bien saisonnière", constate le chef de file de l'Umih 29. Parmi les difficultés rencontrées, la disparition des hôtels en zone littorale. "Les hôteliers qui veulent passer la main ou transmettre leur entreprise ont du mal à trouver des repreneurs. La pression immobilière est forte, l'investissement est énorme et les taux d'occupation à l'année sont de l'ordre de 50 %. On est aussi en moyenne à 7 mois d'ouverture… Ce sont les logements locatifs qui prennent le dessus."

"La fin des bars purs"
Interrogé sur les cafés, celui-ci parle d'une "mutation importante". "C'est la fin des bars purs. Ceux qui restent, ce sont ceux qui sont repris par de jeunes exploitants en zones urbaines. Mais rien n'est gagné d'avance pour eux. Ils doivent faire leur trou, avoir des idées, du dynamisme, se différencier, apporter une thématique ou des animations, faire preuve d'un vrai professionnalisme." Dans cet esprit, Hubert Jan se dit favorable au permis d'exploitation de licence. "Il devrait permettre d'améliorer l'image du secteur. Par contre, il ne faut pas que ce soit un bâton supplémentaire. Je sais que les termes de ce permis sont actuellement en cours d'élaboration à Paris. Ce qui sera mis dedans doit être positif et seulement positif pour les exploitants." Pour lui et dans sa région, la restauration souffre également d'un positionnement inconfortable. "Paradoxalement, il y a un vrai problème de marge chez ceux qui marchent. Plus il y a de clients, plus il devrait y avoir de marge. Or, les professionnels n'arrivent pas à relever la marge." Cuisinier à la base, Hubert Jan a d'ailleurs choisi de repositionner son établissement dans le bistro/gastro. Avec des propositions plus simples, une ambiance détendue et davantage de produits maison, comme le pain. Et en abandonnant totalement la partie hôtelière. Son combat désormais lorsqu'on évoque la restauration : le juste prix. "Les choses vraies ont un prix. J'ai un beau-frère mareyeur, et je connais bien les soucis que rencontrent nos pêcheurs. Les ressources manquent, certains métiers disparaissent. Quand on met du poisson à la carte ou au menu, on ne doit pas faire n'importe quoi. Il faut déjà, par exemple, revenir aux produits de saison." Le bon sens, qui, appliqué à la vie syndicale, porte ses fruits. Le nombre d'adhérents est en hausse dans le Finistère : + 10 % par rapport à l'an dernier.

Sylvie Soubes; L'Hôtellerie Restauration n° 2995 Hebdo 21 septembre 2006